Exposition Ben & les artistes d’Occitanie
Du du 15 mai au 15 juillet 2017 OCCITANIA BOULEGA TI !
Dupré & Dupré Gallery a le plaisir de présenter les œuvres de Ben dont la notoriété fut acquise auprès du public dès la fin des années 1960. Créateur infatigable, provocateur et mégalomane, joueur de mots dont la légendaire écriture enfantine ronde et blanche a fait son succès, Benjamin Vautier, dit Ben, est aussi un militant convaincu de la cause « ethniste » et particulièrement de l’Occitanie.
Le temps d’une exposition « Occitania boulega ti », rassemblant en partie ses tableaux en Occitan, la galerie de Béziers deviendra d’une certaine façon le « chef-lieu artistique » d’Occitanie. Accompagné de 8 artistes originaires du Territoire Occitanien ayant réalisé des œuvres autour de ce thème.
Benjamin Vautier, dit Ben, en militant convaincu de la cause « Occitane ».
Après avoir rencontré, à la fin des années 50, l’écrivain et politique occitan François Fontan, Ben s’allie à sa thèse de la réalité des ethnies. Ben gamberge, dévore tous les écrits occitans, publie de nombreux ouvrages, lance plusieurs débats sur l’Occitanie qu’il retranscrit sur son site internet et proclame « sieu occitan e fier de l’èstre ». Avide de savoir et de compréhension, impatient de reconnaissance et d’affection, inquiet du monde et de ses dérives permanentes, Ben ne peut s’empêcher d’avoir son mot à dire.
L’exposition BEN « OCCITANIA BOULEGA TI » rassemble des œuvres créées pour l’occasion mais aussi des travaux anciens qui témoignent de l’intérêt de l’artiste pour l’Occitanie au fil de sa carrière.
Membre du groupe Fluxus et proche du Lettrisme, Ben est un artiste majeur de l’avant-garde artistique française connu pour ses performances, installations et peintures. Il est connu du grand public dès les années 1960 pour ses « écritures » déclinées sous diverses formes. Au début des années 80, au retour de Berlin, il rencontre de jeunes artistes(Combas, Di Rosa, etc .) dont il baptise le mouvement Figuration Libre.
Ben résume ainsi ses intentions :
– Faire connaître la réalité des ethnies, des langues et des peuples
– Créer une Internationale Ethniste pour réunir toutes les minorités linguistiques entre elles.
– Permettre à des gens ayant les mêmes préoccupations de se rencontrer pour ne pas se sentir seuls.
– Proposer des moyens pacifiques et non violents pour la réalisation d’un monde où tous les peuples et toutes les cultures auront la tête hors de l’eau et pourront gérer leur destin.
– Faire circuler des informations et combattre la désinformation envers les cultures minoritaires.
– Rendre fierté et espoir aux peuples soumis et opprimés et leur donner des arguments pour défendre leur droit à l’identité.
Les œuvres de Ben sont présentes dans les plus grandes collections privées et publiques du monde
Notes d’intention des artistes :
Fabien Boitard :
Après les beaux-arts il s’est installé dans la campagne montpelliéraine… Il a suivi sa compagne devenue depuis la mère de ses enfants. Une occitane.
Il propose ici un travail en lien avec ce pays d’adoption qui lui est cher. L’Occitanie.
«Qu’est-ce que je peux voir de ma fenêtre ? Qu’est-ce que je peux dire du monde?»
«J’ai envie que ma peinture fasse réagir » explique celui dont les vues extérieures sont biffées avec rage ou rendues flou. Des routes, des arbres, des cailloux, des maisons passent par-là accidentellement. La nature et son devenir l’obsèdent.
Sa peinture vitupère, exprime avec force une certaine forme de protestation.
Boitard adopte un style hétérogène. Aussi refuse-t-il de s’attacher à un style unique. Il préfère jouer avec la matière et juxtaposer, sur une même toile, des techniques mixtes.
Ursula Caruel :
Ce sang d’Occitanie qui coule dans notre terre, c’est le fluide de la tolérance, de la liberté.
Les arbres qui s’enracinent ici creusent et tissent une terre de fils invisibles qui relient tous les vivants.
Ursula Caruel réalise des wall drawing, racines peintes qui font vibrer les murs. Des racines qui deviennent vivantes, qui crient leur appartenance.
« Ursula Caruel est un arbre qui nous regarde. Elle est un cercle. Elle est notre hypnose. Les racines qu’elle fait descendre du ciel nous invitent à monter toujours plus haut vers le grand arbre de l’univers qui nous demande d’exister. » (Serge Pey)
Claudie Dadu :
« Mes dessins présentés dans cette exposition sont des portraits d’artistes ayant pour point commun le territoire occitan de Nice à Toulouse en passant par Marseille ou Sète, ces portraits sont issus d’une série que je réalise au fil du temps, des rencontres et des amitiés.
J’utilise le cheveu en tant qu’élément graphique. Cette ligne organique opère et incarne le lien entre le dessin dans le sens d’une économie de moyens associée à cette pratique et le dessein dans le sens d’un projet concernant un discours sur (et avec) le corps.
A l’égal des ossements, les cheveux offrent une résistance au temps par leur qualité de conservation et paradoxalement dans mes dessins, ils évoquent aussi la fragilité de la vie, la finitude des choses, l’état de suspension, la disparition. Résister au temps et à la mort nous rappelle une utopie veille comme le monde : une résistance vaine rapprochant, ici, portraits et vanités.»
Thierry Lagalla :
Le dessin est, chez Lagalla, au cœur de l’œuvre, il fournit la température idéale de l’atelier mental. À l’occasion d’ « Occitania boulega ti », sera présenté un ensemble de dessins au format A4, format trivial par excellence, dont les dimensions, par photocopies, impressions interposées, sont fixées à notre mémoire. C’est, justement, cet usuel, ce banal que l’artiste aime employer. Sur cette surface commune, loin de toutes dimensions spectaculaires, il nous montre, de façon étourdissante, comment, en faisant dessin de toutes choses et de toutes manières, dans une heuristique continue, cette œuvre s’amuse à appréhender le Réel par tous les bouts de l’existence.
Lionel Laussedat :
De son expérience de sculptures monumentales dans l’espace public, Lionel Laussedat a appris que l’on ne pouvait faire l’impasse de la compréhension par le plus grand nombre.
Le travail de création doit tenir compte du lieu de son histoire pour créer les conditions d’un dialogue.
Dans notre sud cela passe aussi par des valeurs de partage, de tolérance et une façon d’appréhender la culture qui viennent de loin … d’avant la langue des rois.
« Peu de sculpteurs ont l’audace ou la folie de créer des œuvres véritablement monumentales, capables d’habiter l’espace urbain et de s’intégrer harmonieusement dans un ensemble architectural. Lionel Laussedat est de ceux-là. Son œuvre utilise volontiers la métaphore de la technique et emprunte à l’industrie certains de ses éléments plastiques. Sa sculpture devient une phrase, propose une idée. Fait réfléchir, mais aussi, rêver. C’est parce que les monuments de Laussedat nous racontent notre propre histoire qu’ils sont fascinants… »(José Frèches)
Mohamed Lekleti :
Nous vivons une époque où les repères identitaires sont fragiles. La thématique « Occitanie » est un fil conducteur qui m’offre la possibilité de construire une œuvre qui explore la notion du territoire comme espace intime dans lequel l’individu se construit et se forge une identité. Cette identité culturelle qui se traduit par « Nous et les autres » par quoi les individus expriment leur différence à travers la langue et un mode de vie régi par des codes qui leur sont propres. Un processus nécessaire qui rattache l’individu à son histoire et ses racines.
Nicolas Rubinstein :
Occitanie, ô litanies,
Litanies des taureaux dans les arènes,
D’Arles jusqu’à Céret, de Vic jusqu’à Béziers,
Et même à Marseille autrefois.
On peut me prendre pour un Mickey,
Mais malgré ces prières et ces cris,
Aficionado amateur et petit-fils de bouchers bretons,
J’aime taureaux et corrida.
Que les autres régions me pardonnent,
J’avoue que c’est en Occitanie,
Que j’ai vu les plus beaux gestes
De ce jeu de mort et de vie.
Lionel Sabatté :
« Je suis né à Toulouse et j’ai vécu dans les environs toute mon enfance, c’est la terre de mes aïeux et ça reste mon pays, mon chez moi.
Pour cette exposition j’ai choisi de montrer des œuvres qui pour moi parlent d’humanité.
La poussière dont elles sont constituées provient de la station de métro Châtelet. Zone où se croisent des centaines de milliers de personnes par jour. Un panel d’Adn de tout horizon. Elles sont les traces de ces passages qui prennent une nouvelle existence. Je travaille avec des matières organiques ou minérales (rognures d’ongles, cheveux, poussière, rouille, etc.); qui symbolisent le temps qui passe.
À travers ces postures personnifiées et ces matières organiques, on devine la vie. S’entremêlent alors les sensations. J’use du temps qui use pour me jouer de la contrainte des formes et des matières.”