Laurent Perbos
né le 21-04-1971, à Bordeaux,
Vit et travaille à Marseille.
1997 : École d’art de Bordeaux
« Des sculptures anthropomorphiques qui au premier coup d’oeil évoquent quelque chose de familier sans que l’on puisse le définir avec certitude…
Notre première impression, dans une exposition de Laurent Perbos, est celle d’un plaisir esthétique certain. Depuis ses premières pièces, le plasticien ne déroge pas au traitement de la forme qui ne prévaut cependant pas sur le propos de ses sculptures. Certes, le travail de Laurent Perbos s’articule autour de la forme et de la matière. Ces deux composantes sont traitées l’une et l’autre comme une fin en soit, une finalité plastique. Une harmonie des proportions, un soucis des qualités plastiques intrinsèques aux matières qu’il utilise, le tout accentué par une charte de couleurs pop, acidulées, qui rappellent celles utilisées par l’industrie du jouet.
Les oeuvres de Laurent Perbos s’inscrivent dans la pure tradition de l’assemblage, largement utilisé par les nouveaux réalistes. C’est une démarche artistique « qui ne boude pas son plaisir », qui assume son coté esthétisant parce qu’elle ne se limite pas à cela. Quand bien même ses sculptures ne raconteraient rien d’autre, le plaisir esthétique serait déjà une expérience suffisante, car celui-ci est autant une expérience de l’art qu‘une expérience de soit même … Mais le recours à l’assemblage préconise l’utilisation d’objets existants pour rendre la réalité de leur temps. Ainsi, l’artiste opère un curieux mélange entre le réel, celui des objets du quotidien et le merveilleux, les références au mythe, à la fable. Laurent Perbos utilise l’objet comme un élément de composition de base, une sorte de vocabulaire plastique usité. Héritier du ready-made, il réutilise un objet manufacturé, (tuyaux d’arrosage, sandow, balle de tennis) et lui impose une nouvelle finalité. Ainsi ce n’est pas seulement la forme qui se retrouve au service d’autre chose, mais la place que l’objet occupait dans l’inconscient collectif populaire.
Souvent, les expositions des Laurent Perbos sont construites comme un conte initiatique. On évolue dans un monde imaginaire, dans lequel les objets prennent vie grâce au contre emploi que l’artiste leur inflige. Il utilise des images symboliques ou allégoriques comme l’arc en ciel, l’arbre, ou un personnage mythologique et leur invente une histoire. C’est cette histoire qui implique un sentiment et de fait opère une personnification du sujet. Laurent Perbos joue sur des idées, sur des représentations… Il utilise des procédés littéraires ou poétiques, comme l’oxymore, la métaphore et crêt des images ambivalentes aussi bien mentales que visuelles. La chute des éléments en est l’un des exemples le plus poétique. L’arc en ciel, « pontifex » entre l’homme et dieu, a chut et s’est brisé. La pièce évoque sans doute nos illusions perdues, une représentation d’un solipsisme affirmé…
Pontifex : celui qui fait le pont entre les dieux et les hommes
Solipsisme : théorie philosophique selon laquelle l’esprit est la seule chose qui existe réellement et le monde extérieur n’est, selon cette conception, qu’une représentation. … »
auteur : Céline Ghisleri, 2010